MUSIQUE
MUSIQUE
Les musiques traditionnelles
La Réunion est une île remarquablement festive, qui réserve une large part au quatrième art, et plus particulièrement à sa musique traditionnelle. Le Maloya et le Séga en sont les deux genres majeurs. Accompagnés d’instruments et de danses bien spécifiques pour chacun, ils continuent de perpétuer la tradition des ancêtres, parfois même au-delà des frontières de l’Océan Indien. De véritables figures, comme Granmoun Lélé, Danyel Waro ou Gilbert Pounia, se font en effet les représentants de l’île à travers le monde, pour faire découvrir et promouvoir la musique réunionnaise. Compté récemment au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO), le Maloya fait figure de monument musical en faveur de la mémoire, comme l’a souligné l’écrivain Richard Price « Raconter ou chanter l’histoire entraîne de terribles dangers ; mais ne pas la raconter ni la chanter entraînerait la perte définitive du savoir ».
Le Maloya
Héritage de l’esclavage, le Maloya puise ses racines dans le culte des ancêtres afro-malgaches. Dénonçant, par l’intermédiaire de chants et de danses, la situation tyrannique des esclaves, ce rite a permis aux déracinés de garder un lien avec leur terre perdue en restant en communion avec leur culture d’origine. Plusieurs significations peuvent définir le Maloya. Au Mozambique, il signifie « incantation », en Bambara « honte », alors qu’à Madagascar il exprime « dire, parler ». Le Maloya contemporain résulte d’une construction identitaire forte qui ne cesse d’évoluer au gré de diverses influences. Basé sur un rythme ternaire de percussions, il en existe plusieurs variantes D’abord, le Maloya traditionnel, en version piké ou kabaré. Le piké se chante en créole, tandis que le kabaré rend hommage aux ancêtres par des chants malgaches accompagnés d’onomatopées. Les instruments traditionnels comptent le roulèr, le kayamb, le bobre et le sati. Le Maloya moderne s’est, quant à lui, enrichi d’instruments occidentaux tels que djembé, triangle, basse ou guitare ouvrant son champ musical à d’autres sonorités. La Maloya Funk Rock, le Maloggae, le Maloyaz et la Maloya Dance hall sont en effet apparus depuis les années 70.
La marche sur le feu
Originaire du Tamil Nadu, en Inde du sud, ce rituel d’expiation mobilise les foules par son caractère spectaculaire. Gage de pureté et de vérité dans la mythologie hindoue, elle engage le pénitent à un long jeûne et un long recueillement avant la cérémonie, qui l’immunise contre la douleur des charbons ardents. Elle se déroule au mois de janvier.
Les figures du Maloya dans l’île
- Alain Peters
- Baster
- Danyel Waro
- Davy Sicard
- Firmin Viry
- Françoise Gimbert
- Meddy Gerville
- Granmoun Lélé
- Kiltir maloya
- Nathalie Natiembé
- Ousanousava
- René Lacaille
- Ti’sours
- Ziskakan
Le Séga
A l’origine, danse érotique des travailleurs noirs africains, le Séga est le genre musical des îles Mascareignes. Emprunt de légèreté et de bonne humeur, il encourage le partage et la proximité. Anciennement pratiqué le dimanche, il réunissait un orchestre composé d’instruments comme le timbila mozambiquais, le bobre agrémenté du ticouti, du kayamb, du tambourin et du roulèr. Principalement dansé, le Séga comprend parfois des chants en patois créole, qui pimente son caractère déjà sensuel.
Les figures du Séga dans l’île
- Michel Admette
- Luc Donat
- Ousanousava
- Ziskakan