DANSES

Le Maloya

Le Maloya est un ballet joué par deux partenaires, qui se cherchent en effectuant la même chorégraphie, mais à des rythmes différents. Le danseur donne l’impulsion en faisant de petits mouvements circulaires des pieds accompagnés d’un va-et-vient pied gauche pied droit, tout en se déhanchant de façon minimaliste. Il tourne sur lui-même, les bras détachés du corps dans un effet de balancier. La danseuse exécute également ce jeu de jambe, mais d’avant en arrière, tout en secouant le torse. Elle donne l’élan avec l’ensemble du corps pour accomplir de petits cercles sur elle-même, tandis qu’elle tourne autour du danseur. Elle livre des gestes généreux alors que le danseur est plus ramassé dans sa gestuelle. Il n’existe pas de codification dans la démarche d’approche. Le plus souvent l’impulsion est donnée par le danseur, mais les deux sont susceptibles de lancer la danse ou de jouer avec leur partenaire à leur bon gré.

La danse séga

La danse séga se pratique comme un jeu de marivaudage. Le langage du corps subtil ou provocateur, mais toujours léger, donne l’illusion d’une tactique de séduction entre les deux partenaires. D’abord à distance, environ 80 cm, le couple se fait face laissant à l’homme l’initiative de s’approcher à tâtons, par l’intermédiaire de petits pas rapprochés, tout en effectuant des gestes balancés avec ses deux bras. Sur la pointe d’un pied, il roule ensuite des fesses en rythme et fait le paon devant sa partenaire qui, de son côté, exécute de petits pas d’avant en arrière acceptant le défi ou choisissant la fuite. Ondulant des hanches, les avant-bras rentrés mais écartés du corps, elle joue avec ses mains, les pouces dressés comme pour effaroucher le danseur. Le buste toujours droit oscille d’avant en arrière. La danseuse peut, dans une tentative de rapprochement, faire frissonner et virevolter sa jupe à mi-hauteur. Au point culminant de la danse, mains sur les hanches, les deux partenaires fléchissent les genoux et descendent le plus bas possible, dans un exercice de style digne de gymnastes. La remontée se fait en cadence et toujours mains sur les hanches, pour finir par un duo triomphal, suivi d’un enchaînement sur la même chorégraphie jusqu’à l’arrêt de la mélodie.

La danse indienne à La Réunion

La communauté indienne, malbar ou tamoul, est très représentée à La Réunion. Le calendrier religieux hindou, riche de fêtes et de célébrations, est toujours l’occasion d’exprimer et de mettre en valeur la culture hindoue, à travers la représentation de spectacles de danses, des chants et autres créations artistiques. Concernant la danse, il en existe neuf styles dans la tradition. Mais c’est le Bhârata-Natyam qui est le plus représenté à La Réunion. Considérée comme la plus ancienne danse traditionnelle de l’Inde, elle se transmet de maître à disciple depuis près de 2 000 ans. Dédiée à l’origine à la divinité Shiva, elle porte une dimension sacrée, qui s’exprime particulièrement par le mouvement des doigts et des mains. Enveloppés de symbolisme spirituel, et représentant un véritable langage des signes, les mudras ont en effet un sens mystique dans l’imaginaire collectif hindou. D’abord gestes religieux des yogi et des prêtres durant l’époque védique (1 700 et 1 200 avant notre ère), le mudra, qui signifie « sceau » au sens littéral, octroyait le pouvoir à la main de sceller l’action rituelle, exprimant dans le geste l’intensité d’un état ou d’une décision intérieur. Intégré ensuite à la danse, il paraît vraisemblable que ce soient les prêtres qui dansèrent les premiers , la gestuelle sacrée a évolué vers le langage artistique et la représentation dramatique.

Nous Contacter